Les troisièmes molaires, ou dents de sagesse, sont les dernières à pousser. En général, elles apparaissent sur l'arcade à partir de l'âge de 18 ans, mais sont visibles à la radio dès l'âge de 10 à 12 ans, sous forme de germes. Elles sont au nombre de 4 et portent les numéros 18, 28, 38 et 48.
L'évolution de l'espèce humaine tend progressivement à la disparition des dents de sagesse, du fait de la modification de l'alimentation, qui nécessite un pouvoir de mastication de moins en moins important. Ainsi certains d'entre nous n'ont pas de dents de sagesse, d'autres n'en ont qu'une ou deux ou trois. Il ne s'agit pas d'une anomalie, mais d'une manifestation de l'évolution de l'espèce précédemment évoquée. Il y a fort à parier que d'ici quelques milliers d'année, plus aucun être humain n'aura de dents de sagesse, celles-ci présentant un intérêt très limité.
Si elles poussent correctement à la verticale, il n'y a pas lieu de s'en soucier ; tout au plus elles peuvent entraîner quelques douleurs au moment où elles percent la gencive.
Malheureusement, il arrive souvent que suite à un manque de place ou à un axe d'éruption incliné, elles ne parviennent pas à évoluer normalement. Dans ce cas, elles resteront bloquées et pourront causer des désagréments d'ordre inflammatoire.
Le manque de place et/ou le degré d'inclinaison d'une dent de sagesse sont parfois tels, qu'elle ne peut bénéficier d'une évolution normale. Parfois, elle ne peut pas évoluer du tout, parfois elle ne peut évoluer que partiellement. Selon les cas, on parle alors de dent de sagesse incluse, de dent de sagesse enclavée ou encore de dent de sagesse sous-muqueuse.
La radiographie panoramique dentaire est d'un intérêt majeur pour la détection des problèmes de ce genre. Elle permet notamment de repérer précocement ces anomalies et de les traiter éventuellement par des extractions très anticipées ("germectomies") pour éviter les dégâts à venir. Ce sujet fait néanmoins débat aujourd'hui, car rien ne prouve, en effet, que les dents de sagesse disposent d'une force d'éruption suffisante pour entraîner des désordres d'alignement se propageant jusqu'aux incisives.
Parmi les signes cliniques qui accompagnent l'éruption d'une dent de sagesse et qui représentent des motifs suffisants de consultation chez un Chirurgien Dentiste, on note : les péricoronarites (kystes prenant naissance à partir du sac qui enveloppe le germe de la dent), les complications nerveuses (douleurs de tous ordres), les complications infectieuses (gingivite plus ou moins diffuse, cellulite péri-maxillaire pouvant prendre parfois des allures surprenantes). Dans la majeure partie des cas, l'extraction de la dent en cause sera indiquée.
Les traitements pour lutter contre un accident d'éruption de dent de sagesse vont, selon les cas, de la simple prescription médicamenteuse pour soulager l'épisode inflammatoire aigü, à l'extraction, en passant par le "décapuchonage" (technique qui consiste à retirer le gencive qui recouvre la dent, afin de permettre un meilleur nettoyage).
Cette dent de sagesse inférieure est enclavée (8) : coincée par la dent qui la précède (7) du fait d'un axe d'éruption incliné, elle n'a aucune chance d'évoluer correctement. Il faudra donc envisager son extraction dès la moindre complication.
Dent de sagesse incluse présentant un axe d'éruption totalement anarchique.