Pour faire simple, les implants ne sont rien d'autre que des racines artificielles en Titane, destinées à remplacer les racines des dents naturelles, là où elles sont absentes, de façon à assurer les fondations de couronnes, bridges ou attachements.
L'implantologie s'adresse donc aux patients présentant des édentements partiels ou complets, désireux d'améliorer le confort et l'esthétique apportés par les solutions prothétiques classiques. Cette spécialité, qui a vu son émergence au cours des dernières décennies, ne cesse de se répandre à travers la planète et offre aujourd'hui des ouvertures thérapeutiques très intéressantes. Bien que le taux de réussite n'atteigne pas les 100%, il s'en rapproche néanmoins d'année en année, compte tenu des immenses progrès réalisés au niveau de l'instrumentation et de la technique opératoire.

Principe de base d'un implant : une racine en Titane enfouie dans l'os
de la mâchoire servant de fondation à des systèmes prothétiques variés.
Des examens détaillés sont nécessaires avant d'envisager la pose d'implants. En effet, des facteurs locaux ou généraux peuvent contre-indiquer momentanément ou formellement l'accès à cette catégorie de soins. Parmi ces examens et en fonction des cas, le praticien aura besoin d'une radio panoramique, d'un scanner, d'analyses de sang, de certificats médicaux, etc.
La phase opératoire, effectuée sous anesthésie locale et dans des conditions d'asepsie parfaite, consiste à inciser la gencive et à forer l'os alvéolaire avec des mèches calibrées selon un axe et une profondeur très précis, puis à mettre en place l'implant dans l'ouverture ainsi réalisée. Cette intervention dure en moyenne entre 1 heure et 2 heures ; elle n'est pas douloureuse et peut être pratiquée à tout âge. Le choix de la longueur, du diamètre et de la position exacte de l'implant ne se fait pas au hasard. Il est étroitement lié aux conditions anatomiques locales, qui, à elles seules imposent ces paramètres essentiels. Ainsi, il existe toute une gamme d'implants à la disposition du praticien pour faire face aux situations cliniques les plus variées. Idéalement, il faudrait pouvoir poser les implants les plus gros et les plus longs pour assurer le meilleur équilibre dans le temps, mais dans la pratique c'est loin d'être le cas. En effet, en fonction de la hauteur et de l'épaisseur d'os disponibles, il faut souvent trouver des compromis, voire des astuces pour parvenir au résultat voulu. Parfois, il est même nécessaire de recourir à une chirurgie pré implantaire pour autoriser ultérieurement la pose d'implants dans des conditions acceptables. C'est le cas par exemple, lorsque du fait d'un sinus maxillaire trop volumineux, la hauteur d'os résiduelle est trop faible pour envisager une thérapeutique implantaire convenable. Cette contre-indication peut être levée en pratiquant, au préalable, un "comblement de sinus" par greffe d'apposition osseuse.
Après la phase opératoire, il y a la phase "d'ostéo-intégration". C'est la période pendant laquelle le tissu osseux cicatrise autour de l'implant, en l'enserrant dans ses mailles. D'une durée moyenne de 4 à 6 mois, cette phase est essentielle pour réunir tous les facteurs de réussite. Pendant, cette période, la zone concernée est au repos absolu ; l'implant est en nourrice et ne doit surtout pas être "mis en charge", sous peine de devenir mobile et de conduire à l'échec du traitement.
Arrive enfin la phase prothétique. Une petite incision de la gencive permet de découvrir l'extrémité de l'implant afin d'y adapter l'élément prothétique fixe qui viendra reposer par dessus. A ce stade, les différentes étapes qui se succèdent sont très voisines de celles nécessaires à la réalisation d'une couronne, déjà expliquées dans une section précédente.

Cliché radiographique d'un implant parfaitement ostéo-intégré.

Principe de la couronne sur implant. Contrairement au bridge,
le remplacement de la dent absente ne nécessite pas de
réduire les dents voisines pour les utiliser comme supports.

Implant recouvert d'une couronne céramique,
bordé par deux dents naturelles intactes.

Un implant (en gris), supportant une pièce de jonction (en doré),
supportant elle-même une couronne céramique (en blanc)

Bridge "implanto-porté" : 3 dents absentes, mais seuls
2 implants sont nécessaires pour assurer leur remplacement.

Des implants pour fixer des attachements boutons pressions
destinés à maintenir une prothèse amovible complète
Pour conclure, hormis l'aléa thérapeutique qui conduit, en moyenne, à un taux d'échec de 5% et hormis les considérations purement financières qui limitent l'accès de cette thérapeutique aux patients les plus motivés, l'implantologie ouvre de nouveaux horizons qui présentent de nombreux avantages. La pose d'implants est devenue une technique fiable, avec un taux de réussite très satisfaisant. C'est, de loin, la solution à privilégier pour le remplacement des dents absentes, à chaque fois que les conditions locales et générales le permettent. Outre le total confort qu'ils assurent, ils permettent parfois, d'éviter la solution du bridge et la mutilation des dents saines qu'elle impose
Les sites édentés depuis trop longtemps sont moins propices à la pose d'implants
L'idéal, lorsque l'on souhaite remplacer des dents absentes par des implants est de ne pas attendre trop longtemps après les extractions pour intervenir. Plus on attend, plus l'os réduit en volume dans les 3 sens de l'espace, ce qui réduit également les chances d'offrir aux implants un environnement suffisant pour leur bonne tenue. Comme dans beaucoup d'autres domaines, attendre est contre-productif.
L'osteo-intégration : un processus naturel garant du succès d'un traitement implantaire
Dès qu'un implant est posé, une réaction de l'organisme démarre au niveau cellulaire pour fabriquer des mailles osseuses autour de l'implant et permettre ainsi sa bonne tenue. La période d'ostéo-intégration dure habituellement entre 3 et 6 mois.